"Ton juge à poil sur internet" titrait ce matin le quotidien Libération a propos du défi que lance Christian Proust à la Justice française par réseau interposé. Le Garde des Sceaux, Jacques Toubon a immédiatement demandé au parquet l'ouverture d'une enquête pour violation du secret de l'instruction dans l'affaire Gigastorage. Une plainte contre X qui fait suite à la diffusion intégrale sur Internet des pièces de procédure de l'affaire Gigastorage dans laquelle est impliquée Christian Proust.
Le président du conseil général du territoire de Belfort a, en effet, mis ses menaces à exécution. Ne vous précipitez pas toutefois, seuls quatre procès-verbaux étaient disponibles ce matin, la totalité étant annoncée pour demain, au mieux, par PressCom. PressCom c'est le nom de l'agence de presse d'un journaliste français vivant aux Etats-Unis qui héberge le dossier de Proust sur son serveur. Une démarche qui, pour ce journaliste, n'est motivée que par son rejet de l'attitude de la justice française. Christian Proust a choisi PressCom en rencontrant son rédacteur en chef de passage à Paris "par hasard". Le responsable de PressCom n'a pas souhaité, pour l'instant, répondre à nos questions, mais affirme dans Libération "n'avoir à vendre que la transparence"... Reste que le secret de l'instruction a été violé par un élu français, qui, même si le comportement de la Justice à son égard n'est pas satisfaisant, devrait être garant de l'état de droit. Une affaire qui va renforcer l'attention des censeurs contre le réseau, attiser la méfiance du grand public contre Internet, faire beaucoup de pub à "l'agence PressCom (sûrement à son corps défendant...), peut-être aider Christian Proust dans ses démarches et surtout déstabiliser un peu plus une Justice complètement déboussolée qui fait le grand écart entre conservatisme désuet et grand cirque médiatique.
Le dossier Gigastorage on-line.